[Escorte] Les réfugiés de la Baie

Ils demeuraient là, silencieux et accablés face à cet immense brasier. La cendre se déposait à l'instar des flocons de neige et l'on pouvait y sentir une odeur de paille et de bois brûlé. La poignée de survivants d'un village en Désolace contemplait leurs vestiges disparaître dans les flammes. Ces hommes et ces femmes vivaient près de ce hameau de l'Alliance, Les Combes de Nijel, lui-même emprunt à participer aux guerres plus haut dans le nord.

Certains décidèrent de rester sur place, œuvrant pour l'Alliance, mais les plus jeunes, les vieillards et les personnes ne sachant se battre furent offert la chance et les moyens de rejoindre Hurlevent. Une aide conséquente leurs permettant d'arriver sains et saufs jusqu'au bout du voyage.
Contraints de fuir et d'abandonner leurs terres et foyers, les réfugiés débutèrent leur marche vers de nouveaux horizons, se promettant un nouvel avenir, arpentant le sud pour y rejoindre le port du Bastion de Pennelune où ils pourraient enfin trouver le salut.

Mais la route, aussi dure soit-elle, la faim tiraillant les estomacs, la chaleur oppressante des steppes et l'épuisement de la marche atteignait de plus en plus le moral. Aussi, furent-ils surpris lorsqu'un soir, lors d'un feu de camp où ils se réunissaient, complètement au dépourvu par une tribue centaure.
Accablés, perdants espoirs, ils fuyèrent à nouveau, certains ne purent continuer plus loin, mais ceux qui parvinrent à s'enfuir se rejoignirent tous à une croisée des chemins.
Perdus, ils suivirent leurs instincts, suivant ce qui ressemblait à la plus commune des pistes.

Leur périple s'endurcissait, leur moral tombait au plus bas. L'effort de la marche ont finalement conduis ces rescapés aux Tarides. Affrontant le soleil brûlant de la savanne et ondulant le long des terres fuyant les bruits, qui au loin, pouvait faire penser aux sons de la guerre. Ils pensaient enfin avoir trouvé leur chance quand ils découvrirent le port de Cabestan. Mais ce n'était pas sans compté l'acharnement que la vie leur infligerait. À l'échange du peu de bien qu'il leur resterait et de tout l'or offert par les Combes de Nijel, les gobelins acceptèrent de les laisser voyager dans la cale du bateau. Ils étaient à présent dépouillés. Faibles, extorqués, accablés et démoralisés, ils tentent maintenant de survivre à la Baie-du-Butin, dans l'attente d'un espoir.


Des rumeurs circulent à propos d'un groupe de réfugiés arrivé à la Baie-du-Butin, des voyageurs revenus de cette cité sont persuadés qu'ils s’agit de ces mêmes personnes.
Il est dans l'intérêt de notre communauté de leur venir en aide, il est nécessaire de leur offrir la chance d'une rédemption à Hurlevent. C'est pourquoi nous traverserons la Jungle de Strangleronce et les escorteront jusqu'ici.

Participants :
                      - Gabrielle Monda
                        - Teldhiel Vel’Shiniru
                        - Anath Erhaal
                        - Faorah
                        - Gaelle Saintombre
                        - Penny Lint
                        - Harry Johns

L'opération s'est déroulée non pas sans difficultés. Les premiers dangers apparurent à l’orée des Bois de la Pénombre où un groupe de canailles maintenait la frontière afin d’y exiger un lourd tribut. Peu enclin aux négoces : les truands attaquèrent et furent mis en déroute par nos aventuriers. Cependant Penny fut grièvement blessée par un carreau d’arbalète logé dans son épaule. D’une grande hâte, ils rejoignirent Sombre-comté afin de stabiliser et soigneur leur amie meurtrie.

Sombre-comté : une population locale bien différente de la capitale. C’est là que certains membres firent la rencontre des Veilleurs :  l’autorité officielle de la région. Grâce à leurs conseils avisés et à leur aide, les acolytes mirent au point un répulsif à base d’aconit afin de repousser les menaces que représentaient les Worgens sauvages.
Ainsi, après s’être approvisionnés en victuailles et reposés, le groupe reprit son chemin en direction de la Baie. Un homme tristement éreinté les interpella, quémandant leur aide afin de retrouver le seul bien qu’il allait vendre pour nourrir sa famille : un cheval. Cependant la route était encore longue et certains ne désiraient pas s’attarder plus longtemps dans cette obscurité. Aussi, ils payèrent le vieil homme au-delà de ses attentes pour sa bête et reçurent milles remerciements.
Attentifs et en alerte, les plus aguerris menaient la marche pour anticiper les éventuelles menaces en mesure de les atteindre. C’est alors qu’au moment de reposer leurs jambes : Anath perçu sitôt l’éclat scintillant d’un bijou de haute facture. C’est en se courbant pour le ramasser, qu’une matriarche d’une colossale envergure l’entoila et la fit prisonnière de sa soie épaisse.
Réactifs et farouches : ils finirent par la vaincre, n’en laissant que quelques cendres sous leurs pas.

Les premiers rayons de soleil qu’offrait l’orée de la jungle les frappaient comme une bénédiction. L’unité profita de cette frontière pour y faire une plus grande halte, avant de s’enfoncer dans l’humide et dense jungle de Strangleronce.

L’escarpe était plus rigoureuse : la carriole effleurait la végétation et les sentiers semblait plus étroits à mesure qu’ils pénétraient en son cœur. Pourtant, exaltait un environnement splendide aux couleurs les plus vives. Un rayonnement se déposa alors sur une plante aux courbes sveltes et attrayantes, elle peignait la beauté dans son reflet violacé. Promptement Anath et Gabrielle furent envoutées par cette merveille de la nature, s’approchant de celle-ci pour l’observer davantage. C’est à son contact que la plante expia brusquement un nuage de spores d’une toxicité virulente.
Il ne fallut que quelques secondes pour que le visage d’Anath gonfle, boursouffle et se teinte d’un vert maladif. Un mouvement de panique s’instaura et chacun saisissait rapidement les enjeux de la situation. Malgré les risques de la déshydratation, Gaelle prit l’initiative de faire vomir Anath afin de lui faire rejeter les miasmes qu’elle avait ingéré plus tôt, une décision lui ayant probablement sauvé la vie. Gabrielle, bien que non atteint par les symptômes, vomit-elle aussi par précaution.

Les chemins empruntés frôlaient parfois le précipice, le maniement et la conduite de la carriole ne se fit pas toujours aisément. Pourtant, ils approchaient du but bien quand dans un piètre état : victimes de la faim, de la soif et accablés par le sommeil. Alors qu’ils perçurent dans l’horizon les premières lueurs de leur destination : une très jeune portée de tigres jouait candidement sur le sentier, leur barrant ainsi le chemin.
L’un d’eux s’approcha, un brin maladroitement dans le but de les faire quitter la route. C’est ainsi que, surgissant de la végétation, la mère, d’une importante carrure même pour son espèce se dressa devant ses petits, soufflant un terrible rugissement.
Une lutte s’engagea, mais finalement et à la grande surprise de tous : Harry se transforma en bête gargantuesque et se présenta à chacun sous son apparence de Worgen. Il terrifia l’animal en rugissant à son tour : un cri donnant froid dans le dos, même pour ses compagnons. La mère fit le choix de récupérer sa progéniture avant de disparaitre dans la densité de la jungle.

La Baie-Du-Butin s’ouvrait à eux comme s’il s’agissait du plus beau jour qu’ils avaient jadis connu. Ce fut sans peines qu’ils trouvèrent les réfugiés qu’ils étaient venus rapatrier.
Après un repos grandement mérité, les voyageurs mirent les réfugiés en sûreté dans la carriole et prirent la même route qu’ils avaient emprunté pour les rejoindre. Des mêmes souffrances, ils atteignirent la capitale où ils rendirent la liberté aux hommes et femmes qu’ils avaient secourus, leur offrant ainsi de nouvelles perspectives et une nouvelle vie à conquérir.