Background : Penny Lint

" Je vois la tête ! Une dernière fois et elle va sortir, Courage Madame Lint." Exprima la prêtresse dans un dernier élan d'encouragement.

L'heureux événement avait réunit l'ensemble du village à la porte de la demeure du croque mort, ce matin là. Il faut dire que ce bon vieux Alfred, malgré sa profession, était aimé de tous, pour son charisme sans faille dans les moments difficiles et son bon vivant dans les fêtes du village. Toujours à aider autrui, On le nommait l'homme au cœur d'or. Quand à sa femme, elle tenait une boutique de fleur funéraire à l'angle de sombre comté. Tout le monde connaissaient ce prestigieux couple qui avait par leurs altruismes suent redonner, avec de simple mot, de la lumière au bois de la pénombre.

"Voilà, je l'ai… très bien… vient voir ta tante Helene,  elle va te débarbouiller.. tu veux bi…." tandis que ses mots et ses pas s'éloignaient de la mère épuisée de son dernier effort, la prêtresse du village blanchit.

"Faite sortir le père immédiatement, je dois l'opérer !  Je veux un couteau aiguiser de chirurgie, une lame de trois… du fil, une aiguille, et que la lumière protège cet enfant."

Le père expulsait, tituber dans les rues sans comprendre les applaudissements du village… il n'osait dire ce qu'il en était, n'ayant pas compris lui-même la situation… Elle n'avait pas crié…Oui voilà tout ce qu'il comprenait, sa fille n'avait pas crié… Allait t'elle mourir ? Non, C'était impossible ! Pas avec la tante Helene, pas dans son foyer. La lumière lui devait bien cela après tout. L'égoïsme l'envahissait devant le doute qui l'accablait tandit que tout le monde lui serrait un à un la main.

Combien de temps il est resté immobile la main tendu sans prononcer le moindre mot, il ne s'en souviendra jamais, des minutes, des heures peut être, mais ces simples mots suffirent à le sortir de sa torpeur.

"Rentrez monsieur Lint, je dois vous parler à vous et à votre femme", Formula la fameuse tante.

La maman allait bien de toute évidence et cela le rassura un bref instant jusqu'à ce qu'il croise le désarroi de la femme médecin.

"Je suis terriblement désolé Monsieur et madame Lint, mais votre fille souffre d'une terrible malformation à la partie droite de son cœur, j'ai essayé de l'opérer mais, ces lésions sont bien trop nombreuses, je ne peux rien pour elle… Elle ne devrait pas vivre plus de quelques jours."

Les hurlements qui suivirent dans la maison brisa la fête qui débordait déjà dans les rues en leurs honneurs… Le père ne put trouver d'autre occupation pour se calmer que de taper un épitaphe en l'honneur de sa fille sur une plaque en marbre alors que celle-ci vivait toujours.

"Mon petit cœur, je te donnerais le mien si je le pouvais"

Sa femme le détesta pour cela et elle s'occupa de sa fille comme une mère le doit dans de tel circonstance, la protégeant et l'embrassant le plus possible, tant qu'elle le pouvait encore.
La rumeur du malheur traversa sombre comté comme un feu de paille, tout le monde déposa de la nourriture, de l'argent et des objets plus loufoque les un que les autres pour soutenir la famille Lint.

Et quand la semaine fatidique fut passer… la tante Helene revint au chevet de l'enfant condamné.

"C'est incroyable..actuellement son petit cœur pompe à plein régime et ses lèvres sont quand même bleuté… Signe d'un manque d'oxygène…  Elle se bat de tout son âme… Je doute vraiment qu'elle passe encore une semaine… Et si cela arrive malgré tout, ne vous faite pas de faux espoir, avec la croissance d'une enfant, son cœur grandit… Ces problèmes vont s'amplifier jusqu'à provoquer une crise cardiaque irréversible."

La nouvelle foudroya les parents de la petite Penny Lint, tout particulièrement sa mère qui avait toujours garder l'espoir.
Mais une prêtresse de la lumière n'avait jamais eu autant tord que ce que dame Helene avait pu déclaré ce jour là.
Sept jours passèrent, puis sept mois et enfin on fêta sa septième année. La petite fille marchait à peine mais ce n'était pas important pour ses parents si fier d'avoir pu la laisser survivre à sa destinée…Une destinée qui ne faisait que commencer…

< A SUIVRE >

"Penny, tu te souviens de ce que l'on avait dit à propos de mon travail ?"
- Oui papa !  Ne pas courir et ne pas oublier de fermer la grille du cimetière quand je rentre et sort jouer dedans."
"Bien, tu peux y aller dans ce cas….. Et touche pas aux fleurs !" surenchérit-il alors que sa bambine avait déjà franchit le seuil de la grille métallique.

La blondinette au sourire d'ange écoutait toujours son père, une disciple exemplaire. Elle savait que si elle venait à lui désobéir, elle ne pourrait plus jamais rentré dans la colline aux corbeaux qu'elle chérissait tant. Elle affectionnait particulièrement les dalles et les fameuses épitaphes dont son père avait le secret pour rendre le sourire au villageois de sombre comté.

" Désolé pour la poussière, je m'en occuperais plus tard" ;
"Production de vers à soi" ;
"J'étais superficiel, j'ai gagné en profondeur" ;
"J’ai pu enfin tirer un trait sur mon passé ; malheureusement, j’ai dû faire de même pour mon avenir ";
À mon épouse “ Elle ne voulait que mon bonheur. Sa mort l'a bien prouvé ”
Pour un postier: “ Parti sans laisser d'adresse ”

Après les avoir récités une part une avec un large sourire et quelques éclats de rire, la jeune fille s'arrêta sur la tombe que son père avait fabriqué sept ans plus tôt. Elle tapota dessus avec amusement et enchaina avec un petit " Pas aujourd'hui" narquois.

Mais ce que Penny préférait faire de ces journées, c'était de parler à ces amis. Mais Guilbert et Anastasia avait une fâcheuse tendance à la rejoindre en fin d'après midi. Alors elle s'occupait comme elle pouvait en rangeant le désordre causer par les allers venus.

Quand la nuit tomba enfin, elle ressentie leurs douces présences effleurer sa jeune peau sensible. Les "pleureurs" comme elle les nomme ; rentraient en général chez eux suite à ce doux changement climatique qui électrisent leurs colonnes vertébrales. Elle se retourna d'un trait avec un puissant gloussement pour leur dire bonsoir. Elle savait que ses amis aimaient arriver dans son dos pour la surprendre. Mais jamais, au grand jamais elle n'avait eu peur d'eux. Ils étaient devenu comme chien et chat, inséparable.
Alors que les trois s'enguirlandait de boutade amicale, un son de claquement se fit entendre dans la colline. Un son que Penny n'avait encore jamais entendu.

"Clap, clap, clap".

Elle se rendit à son point d'origine malgré les conseils dissuasif de ses complices d'enfances mais ses jambes la reconduisirent à coter de sa propre tombe où elle fit la connaissance du premier squelette mouvant de la colline aux corbeaux. Son étonnement fut total, mais encore une fois aucune once de crainte ne l'envahit. Il faut dire qu'elle en avait déjà vu bon nombre dans les tombes que son père déplaçait.

La créature sans âme s'approcha de la gamine et la saisit au col dans le but de la projeter sur  une plaque de marbre. Mais avant que le monstre n'entame la fin de sa quête, il scruta dans les yeux de la petite une vérité que seul lui pouvait véritablement comprendre.

Il se retourna pour observer la tombe promise et d'un bruit d'outre tombe déclara avec l'aide de sa magie nécromantique qui percutait ses os " Ce qui est déjà mort ne saurait mourir."

La vile créature posa la jeune fille sur son semblant d'épaule et l'entraina dans les profondeurs des grandes cryptes souterraines de l'immense cimetière. Une zone abandonné que même son père n'osait franchir seul. Les murs semblaient ravagés par le temps et la noirceur de ses habitants, des goules, des zombies, des squelettes défigurés. Tous fixèrent le morceau de viande bien dodu que leur apportait leur confrère de la surface. Certains s'approchèrent d'elle pour lui lécher la peau d'autres lui ont même tiré les cheveux, voir mordiller l'échine ; mais tout ceci ne lui empêcha pas de rester poli et courtoise et de dire bonjour à tous ceux qu'elle croisait.

Son porteur se débarrassa d'elle en la jetant dans une grande pièce macabre remplit d'instrument de torture et de monstre plus horrible les un que les autres qui la fixait avec envie. Parmi eux se trouvait une énorme masse noire encapuchonnait bien plus sérieuse que les autres et dénués d'intérêt par son arrivé. Elle fabriquait de toute évidence des concoctions macabres avec des ingrédients moins reluisants les uns que les autres… cervelle, bave de crapaud, membre de zombie en décomposition… La liste était longue mais dénué d'intérêt pour Penny qui ne pouvait s'empêcher de penser qu'elle venait de se faire énormément d'ami avec qui jouait.

Quand finalement elle entendit la politesse naïve de l'arrivante, elle se retourna révélant son visage cadavérique maintenue par la magie noire.

" Les mortels n'ont rien à faire ici, et encore moins …Tiens donc…" tel un vampire qui s'abat sur sa proie, la forme maccabre s'avança sur l'impertinente en planant dans un nuage noirâtre toxique. Elle saisit son cou entre ses doigts d'os et la souleva du sol en lui coupant la respiration.
" L'avez-vous aussi remarqué maitre, elle ne saurait…
- Impossible, cela ne se peut ! Son trépas est en attente, comme nous tous, rien de plus."

Il arracha le haut de sa robe pour examiner son torse comme attiré par son cœur infirme et le contempla avec admiration puis la rejeta au sol comme une brindille.

" Incroyable, si jeune et si proche … Que personne ne la touche, cette fillette m'appartient désormais !" Gueula t'il dans les tréfonds de la pièce.
- Je n'appartiens à personne et je me nomme penny ! Et vous, quel est votre nom ?
- Les hommes me nomment Morben Fell, mais toi, tu m'appelleras maitre dorénavant."

La jeune fille tenta naïvement, bien sur, de sortir de la crypte mais les créatures l'empêchèrent une à une de la laisser passer. L'ordre était clair la maintenir sous clef dans le laboratoire du maitre le temps que celui-ci est fini de jouer avec.
Et les expériences sur la jeune fille commencèrent… La magie noire s'insuffla dans ses entrailles pour découvrir la raison de sa survie miraculeuse.
Morben Fell avait déjà vaincu la mort mais il savait que même pour lui l'éternité n'était pas accessible. Que ses os finiraient par se disloquer. Cette petite était peut être la réponse à l'éternité dont il aspirait tant.
Bien entendu malgré les tests à répétition, qui endommagèrent la psyché de l'enfant rien n'en ressortit de positif pour la liche.

"Pourquoi, Rahhhh ! Pourquoi vit elle ! c'est impossible…."

Une énorme goule qui avait du passé son existence à s'empiffrer s'avança vers la liche pour l'informer d'une message qui sembla capital au chef des morts. Il fixa alors la gamine et se rendit compte que la mal nutrition l'affaiblissait grandement.

"Elle vit encore… c'est pas croyable… J'en ai assez, arraché lui le cœur que l'on en finisse."

Les goules saisirent l'enfant et l'apportèrent sur la table. La gamine ne se débâtit pas une seconde continuant à leurs parler sans qu'ils lui répondent vraiment. Elle n'avait pas conscience de ce qui se jouait la pour elle. C'est alors qu'elle ressentit une douleur qu'elle ne pensait pas connaitre un jour… Un javelot de glace assez fin, identique à un scalpel, s'engouffra autour de son cœur guidait par la volonté déchues de Fell. Elle s'évanouit rapidement après avoir hurler dans tout le cimetière. Elle ouvrit une dernière fois ses yeux devant son petit cœur qui battait dans les mains de son bourreau marmonnant des paroles impossibles de sens :

" Tu ne mourras pas aujourd'hui petite fille… Ce que j'y ai vu mérite bien que tu survives un peu plus."

Combien de jour resta t'elle allonger sans appuie médical réel que celui de la magie nécromantique, personne ne le sait, mais la volonté de vivre de l'enfant fut identique à celle de sa naissance.
Morben lui avait recousu son cœur dans sa poitrine et avait ajouté un petit appareil bleuté composé essentiellement d'un diamant pur de la taille d'un poing. La gamine était devenu un monstre de foire du nécromant.
A son réveil, elle vit le monde des ombres autrement et comprit que cette chose dans son cœur assombrissait son âme d'enfant au point quel bascula à ce moment là à l'âge adulte.
Son nouveau maitre avait pas obtenu ce qu'il voulait d'elle, des réponses, mais il avait obtenu bien plus… un nouveau jouet qu'il comptait bien utiliser...

Cela faisait maintenant sept jours que Penny avait disparu, elle sortit de la crypte et rentra enfin chez elle. Ses parents la disputèrent et la privèrent de sortie pendant plus d'un ans… mais la petite ne divulgua aucun mot de ce qui s'était passé et cacha l'existence de ce joyaux nécromantique posait sur son cœur, qui de toute évidence lui ouvrit la porte à une seconde vie.
Grace à lui, elle se fit encore plus d'ami dans le cimetière, des fantômes pour la plupart mais aussi des créatures de la nuit bien plus cruelle et sournoise, qui venait la voir dans sa chambre et transmettre des messages de son nouveau maitre. Et de part ses messages lugubre et sombres, elle acquit au fil des années un isolement avec les autres enfants… une vie de solitude qui effrayait tout ceux qui découvrait son secret… Le pouvoir de parler au mort.

Trois ans plus tard, à la porte de sa vrai adolescence, qu'elle avait déjà sauté, Penny se réveilla au milieux de la nuit en sueur dans son lit. De lourde pensée l'envahissait, elle savait que son heure arrivait enfin. Son cœur battait la chamade sous cet appareil nécromantique, comme des rouages de machinerie qui s'emballent et dont les boulons sont prés à éclater.

Elle se rua en dehors de sa maison en passant par la porte arrière qui mène directement à l'entrée du cimetière. Elle respirait à fond, accélérant ses pas interdits de courir, quand tout à coup elle sentit l'environnement autour d'elle se courbait ouvrant un raccourcis au milieu de son tourment. Et en trois enjambés arcaniques, elle se retrouva dans la crypte de son kidnappeur.

Elle ne comprit pas immédiatement comment elle avait pu arrivé si vite, pensant avoir perdu connaissance par la peur de sa mort. Elle ne savait pas non plus pourquoi elle retournait voir ce monstre qui n'avait jamais rien fait pour elle si ce n'est lui arraché le cœur et joué avec elle.

Pourtant elle était là à le fixer comme s'il savait ce pourquoi elle était venu. Et s'était belle et bien le cas, il savait exactement qu'elle allait venir. Il l'attendait, une fiole bleu à la main.
Penny se jeta à ses pieds, l'implorant de l'aider, et acquiesça à toute ses requêtes comme une marionnette que son maitre contrôlait plus encore.
Alors Morben lui révéla l'existence d'un champignon spongieux du nom de Luryctosis bleuté et lui enseigna comment prépara la potion qu'il tenait à la main. Une sorte d'huile de moteur qui sera à jamais nécessaire à sa nouvelle survit.
Penny savait maintenant que la première dose était gratuite… mais que la prochaine lui couterait surement bien plus que sa simple humanité… et elle n'avait pas idée à quel point elle avait raison.

Malgré toute ses craintes, elle prit la fiole et la badigeonna sur son torse, le diamant crépita sur lui-même un moment et sa respiration reprit de plus belle comme s'il s'agissait d'un sous neuf.
Elle se tourna alors vers le nécromancien et se contenta de lui dire c'est quelques mots :

"Je ferais selon vos désirs, maitre."